Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LeJi
29 novembre 2009

MACHINARIUM d'Amanita Design

Tout d'abord je tiens à préciser une chose, en aucun cas je n'oserais prétendre que je suis testeur. Si je me permets d'écrire un sujet sur un jeu vidéo c'est que je suis moi-même un joueur de longue date. Je lis la presse vidéo-ludique depuis la fin de la classe primaire, en commençant par Tilt, Gen 4, player one... J'ai était témoin d'un certain laxisme dans les critiques au fur et à mesure que les années passaient, sans doute dû à la disparition d'importants acteurs de la presse indépendante, et finalement du manque de crédibilité dont souffre le jeu vidéo actuellement. Ce média à grandi avec ses utilisateurs de la première heure et il n'est plus seulement qu'une affaire de cours de récréation mais bel et bien une activité culturelle (là certains crieront au scandale) avec ses codes et ses genres. Quoi qu'il arrive, les médias grand public se servent encore du jeu vidéo comme cause de tout les maux, la seule raison à la folie meurtrière de nos têtes blondes. Paradoxalement on voit apparaître des joueurs de tout bord ou de tout age et chacun peut y trouver son compte. Les développeurs et surtout les éditeurs l'ont bien compris et n'ont de cesse de contenter le joueur intéressant (de leur point de vue) qui n'est autre que celui qui a la bourse bien remplie. Si en plus il n'a pas la culture nécessaire pour être suffisamment critique, c'est le paradis, il ne verra même pas qu'on lui vend de la merde. Qu'est-ce qui aiguise notre faculté d'analyse ou notre objectivité si ce n'est la diversité. Les parents passionnés par le football n'ont généralement pas de mal à communiquer cette passion à leurs enfants, mais comment voulez-vous dialoguer sur un sujet qui vous est totalement inconnu? Et les familles partageant «l'amour du sport» font-elles vraiment la différence entre du bon et du mauvais football? Alors qui sont les responsables de ce nivellement vers le bas? La presse trop complaisante, l'éditeur cupide ou l'acheteur aveugle? Je vous laisse méditer là-dessus mais il semblerait que les grands perdant dans cette affaire sont encore l'artisan et le consommateur. Le développeur n'a plus la liberté de création et l'acheteur peu averti la cautionne en achetant un produit certifié, sans surprise, sans âme. Je n'irai pas jusqu'à dire que nous sommes entourés de daubes, heureusement, mais essayez de vous souvenir de la dernière fois ou vous avez ressenti ce frisson, ce petit quelque chose qui vous fait attendre un jeu avec impatience et lorsque vous y êtes, ce «je ne sais quoi» qui vous pousse à ne plus lâcher l'aventure....Ce qui me fais vibrer devient de plus en plus rare. On passe de bons moments devant certaines productions mais est-ce que cela suffit? Heureusement dans cette mondialisation, les développeurs indépendant trouveront peut-être le salut dans les plateformes de téléchargement légale où l'ont voit fleurir quelques pépites. Machinarium en est une, pas énorme, mais suffisamment brillante et accessible pour attirer le vieux blasé comme le néophyte. Autant vous le dire tout de suite le jeu se termine en quelques heures pour peu que vous soyez malin. Mais pour 15 euros, c'est un voyage tout à fait honnête. MachiBandeau2 Machinarium est donc un «Point'n'Click» tout ce qu'il y a de plus classique avec deux petites particularités tout de même. La première se trouve dans l'impossibilité de manipuler les objets si votre personnage n'est pas à portée, vous serez donc obligé de le déplacer régulièrement sur tout le tableau afin de ne rien rater. C'est un détail certes, mais il est très important dans la mesure ou il donne toute son utilité à la deuxième particularité . En effet le robot que vous dirigez est un peu comme monsieur fantastique en moins élastique et il est possible de le manipuler pour lui faire prendre quelques centimètres de plus et ainsi atteindre des sommets (hum..façon de parler) ou au contraire, d'en faire une boite de conserve écrasée afin d'atteindre les recoins sombre. Après c'est du grand déjà vu. On trouve des objets, qui parfois, serviront bien plus tard. Certains peuvent se combiner et servent (toujours) à résoudre une foultitude d'énigmes. Ah les énigmes. Eh bien comme je ne veux surtout pas vous gâcher le plaisir, je vous dirai simplement que c'est un jeu finalement très accessible. Ce qui ne veut pas dire facile pour autant. Tout est logique et lorsque l'on est bloqué, un petit break suffit généralement à remettre les idées en place. On avance à son rythme, mais en tout cas on avance. J'aime le mérite que procure des jeux comme Myst, riven, les chevaliers de baphomet ou Runaway lorsque l'on passe un tableau ou que l'on termine l'aventure. Surtout quand on est resté bloqué sur ce pu**** de bathyscaphe pendant des plombes (là seul les joueurs du premier Myst me comprendront). Quand même, j'aime la difficulté, mais faut pas déconner. Et là pour le coup on se trouve face à un jeu où l'on n'oublie pas le scénario en cours de route (en même temps il n'est pas des plus compliqués) et où le niveau est assez élevé. Mais alors, si Machinarium est tellement classique qu'est ce qui le différencie des ténors de la catégorie? Et bien, un p'tit quelque chose de subversif.... Pour moi il était évident que les choix graphique étaient une prise de risque dans ce monde aseptisé....Pas sûr....Mais quand même. Ce qui frappe au premier coup d'œil, ce sont ces images qui semblent sortir directement d'un carnet de croquis. Une impression de « savoir-faire », un crayon que l'on sent toujours présent, un contre-pied aux grosses productions dont le but est de nous immerger par le spectaculaire et non le fond. Le premier contact est évidement visuel, sonore, sensuel... Le jeu nous propose des tableaux sales et mécaniques qui collent à un univers où vivent exclusivement des robots. L'environnement est rempli de détritus et paradoxalement on s'y sent à l'aise, c'est apaisant et dérangeant en même temps. Les personnages tiers représentent tous des clichés mais sont pourtant emplis d'une personnalité propre. Le son Electro, qui semblent ne pas en être, termine de nous immerger dans un folklore virtuel et donne un peu plus de cohérence à ce monde très travaillé. Les individus qui vivent dans ce monde ont tout de leurs homologues humains. On rencontrera des gardiens zélés, des musiciens censurés, des grands qui molestent les petits, des pratiquants aveuglés par leur foi....un petit monde avec, comme je vous le disais plus haut, des clichés. Alors ouais c'est de la boulette, je suis en train de vous parler d'un jeu banal?! Non, parce que la forme sert le propos. Je m'explique, ne vivons nous pas nous même dans un univers similaire? Ne sommes nous pas des machines obligées de suivre la masse pour ne pas se retrouver marginalisé? Qu'est ce qui peut provoquer notre émancipation idéologique? La réponse peut être un événement particulier comme la perte d'un proche, de son travaille ou simplement une rencontre qui nous ouvre l'esprit sur notre condition. Ce sont tous ces questionnements, pas forcément évidents, qui m'ont enivrés. Notre petit robot commence sont aventure en morceau et dès le premier tableau, il retrouvera les pièces manquantes pour se reconstituer, mais le corps reconstruit il reste le plus important : réparer son âme. Mon but ici n'était pas de pondre un énième test, Les professionnels sont là pour ça, mais bien de rendre hommage à des artisans du jeu. Plébiscité une démarche trop rare dans notre horizon vidéo-ludique. Le cinéma d'auteur se bat pour avoir sa place alors qu'il le mérite amplement et j'espère que le jeu d'auteur trouvera la sienne, prouvera aux joueurs passionnés ainsi qu'aux «casual» qu'il y a autre chose que la facilité ou l'habituel, autre chose que le confort et la sécurité. On est bien dans ses pantoufles, soit, mais qu'est ce qu'il est bon d'être remué un minimum. MachiBandeau1
Publicité
Publicité
Commentaires
O
Ah ne pas mettre dans touts les cerveaux, sinon craquage.....<br /> Jolie article, fallais avoir le temps pour le lire mais très complet, bravo ^^<br /> Et encore merci a Amanita design pour ce petit bijoux, heureusement qu'il y a encore des gens qui ce bouge dans ce monde d'assistés^^
J
Un grand merci à Rebma qui me sauve la mise en me donnant l'orthographe exact de "bathyscaphe"<br /> Je vais donc me cacher de ce pas^^ et loin en plus....
R
Bordel, ce que tu as raison!!<br /> Machinarium est une perle (merci a toi de me l' avoir fait connaitre^^), une nouvelle voie a emprunter lorsque l' on est lassé de juste en prendre " plein la gueule visuellement" sans vraiment de fond...<br /> Certes court et accessible(j'ai moi aussi passé des heures à tourner en rond dans ce putain de bathyscaphe!), il est un vrai voyage dépaysant et pertinent. La narration est parfaitement maitrisée et on découvre le fin mot de l' histoire dans les derniers tableaux. Quant aux graphismes, tu as parfaitement retranscris ce que l' on ressent à se balader dans cet univers...<br /> Un jeu à essayer d' urgence! Une oeuvre d' art!!(Et oui, j' ose!)<br /> Bravo pour ton article Ji, il tue^^
J
Oui je connais Audiosurf Boidin, mais je crois qu'il serait plus difficile de dire des choses là-dessus. Dailleurs pourquoi n'essais tu pas?^^<br /> <br /> Merci à vous deux d'avoir donné un peu de votre tempspour lire cet article.
C
Ca a de la gueule ton article !<br /> Jamais entendu parlé du jeu, mais j'irai faire un petit tour sur steam dès le début du mois.<br /> Je ne t'avais jamais lu, et c'est une très bonne surprise ;)
Publicité